Le recadrage

« Les choses ne changent pas, change ta façon de les voir, cela suffit ».

Lao Tseu

Recadrer, c’est proposer au patient un autre cadre de référence. En termes plus précis, Paul Watzlawick psychologue et sociologue (cf. ses travaux sur la thérapie systémique) écrit que recadrer : c’est changer le point de vue perceptuel, conceptuel et/ou émotionnel dans lequel une situation donnée est perçue pour la déplacer dans un autre cadre qui s’adapte aussi bien et même mieux aux faits concrets et va en changer.

Il ne s’agit pas de dire au patient : « Vous pensez que les choses sont comme ci, mais vous avez tort. Elles sont en fait comme ça ». Il s’agit de le convaincre qu’il existe d’autres façons de voir et de sentir les choses.

Offrir un recadrage au patient n’est intéressant que si le nouveau cadre a plus de sens pour lui, s’il le libère d’un handicap ou s’il le trouve plus efficace. Il doit à la fois être suffisamment relié au cadre ancien pour être compréhensible, et suffisamment différent pour intéresser le client.

Notons plusieurs types de recadrages :

recadrer le point de vue (montrer à l’interlocuteur qu’il y en a d’autres que le sien),

– recadrer le comportement (souligner l’intention positive de ce comportement),

recadrer le sens (indiquer qu’il peut y avoir une autre signification, supposition et interprétation).

Le recadrage ne vise pas, bien évidemment la vérité mais l’efficacité d’un autre point de vue.

Il permet de sortir de l’enfermement d’un cadre non opérationnel et fait découvrir des possibilités qui ne pouvaient être envisagées dans la précédente manière d’éclairer la réalité. Soulignons l’importance que le recadrage doit être non contradictoire avec la vision du monde de la personne, il doit être compatible avec son système de valeurs et ses attentes. En d’autres termes, il doit respecter l’écologie de notre patient tout en provoquant chez lui l’étonnement et la motivation suffisants pour changer.


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