Les croyances

Je ne suis pas assez intelligent-e, je ne suis pas assez belle-beau, je ne mérite pas d’amour etc.

Etes-vous plutôt croyances aidantes ou croyances limitantes ?

Une croyance est un moyen plus ou moins conscient pour une personne de se forger une vision cohérente du monde selon ses propres critères. Une croyance peut tenter d’expliquer l’irrationnel, comme elle peut venir déformer le rationnel. Elle peut être adéquate ou inadaptée, aidante ou limitante. Chacun de nous perçoit différemment ses propres croyances, tout en trouvant moyen de les faire concorder avec les croyances collectives de sa culture, de ses enseignements religieux, de son héritage familial et de ses amis. Comme il s’agit là d’une expérience tout à fait unique, il y a sans doute autant de points de vue sur les croyances que de personnes.

LA CONSTRUCTION DES CROYANCES

Enfant, on nous apprend d’abord le nom des choses : d’abord le nôtre puis, maman, papa, maison, jouet… Jour après jour, à la maison, à l’école, par le biais de la télévision, et éventuellement dans les lieux de culte, on nous dit comment vivre, quels sont les comportements acceptables, ce qui est bien, ce qui est mal.

Nous apprenons alors à juger comme nos parents l’ont fait avant nous ; nous nous jugeons nous-mêmes, nous jugeons les autres. Nous apprenons depuis notre venue au monde et devenons un peu des croyances de maman, des croyances de papa, des croyances de la société et du spirituel. Don Miguel Ruiz dans son ouvrage « Les quatre accords Toltèques » (livre de développement personnel) appelle cela : la domestication : « La domestication est si forte, qu’arrivés à un certain point de notre vie, nous n’avons plus besoin de personne pour nous domestiquer : ni papa et maman, ni l’école, ni l’église. Nous sommes si bien dressés que nous devenons nos propres dresseurs. Nous pouvons désormais nous domestiquer nous-mêmes selon le même système de croyances que l’on nous a inculqués.

Nous jugeons tout ce que nous faisons et ne faisons pas, tout ce que nous pensons et ne pensons pas, tout ce que nous ressentons et ne ressentons pas.

Cela se produit plusieurs fois par jour, jour après jour, durant toutes les années de notre vie. Une autre part de nous-mêmes reçoit ces jugements : on l’appelle la victime. La victime subit la réprimande, la culpabilité et la honte. C’est cette partie de nous qui nous parle sans cesse : « Je ne suis pas assez bon, je ne suis pas assez intelligent, je ne suis pas assez beau, je ne mérite pas d’amour, pauvre de moi » … Et tout cela découle d’un système de croyances ancré.

Ces croyances sont si fortes, si profondément enfouies en chaque individu que même des années plus tard, lorsque l’on découvre de nouveaux concepts et qu’on essaye de prendre ses propres décisions, on réalise qu’elles contrôlent toujours notre vie.

LES CROYANCES LIMITANTES

Les peurs sont des croyances créées mentalement. Une des fonctions du plan mental est de garder en mémoire un incident vécu qui a déjà fait peur. En cours de route, l’humain a pris la mauvaise habitude de croire à cette peur, de lui donner chaque jour un peu plus de pouvoir. La peur émerge en “nous” quand nous nous référons à notre mémoire, c’est-à-dire à ce qui nous est déjà arrivé ou à ce que nous avons déjà entendu, vu, senti, goûté ou touché.

Exemple : quand une personne a peur des ascenseurs, elle se réfère au passé, soit à quelque chose qui lui est arrivé dans un ascenseur soit à quelque chose qu’on lui a raconté et à laquelle elle a cru. Une croyance devient une personnalité parmi des centaines d’autres chez l’individu. Toutes ces petites voix que “l’individu” entend en lui viennent de ses différentes personnalités ou croyances qu’il a créées. C’est à l’individu de décider laquelle de ses créations est bénéfique pour lui quand celui-ci devient conscient que sa peur n’est plus du tout utile. Il doit se donner le droit de ne plus en avoir besoin il peut alors soit l’éliminer complètement soit la transformer. Il faut beaucoup de courage pour remettre en question ses propres croyances ; c’est pourquoi la thérapie est une alliée précieuse pour transformer ses croyances limitantes en croyances ressources ; elle permet de devenir conscient de notre système de croyances et de se rendre compte que la plupart ne sont pas bénéfiques pour nous. Je dis bien la plupart car aussi incroyable que cela puisse paraître elles ont aussi une fonction positive ! Selon les cas, il pourra s’agir de remplir un besoin de protection, de sécurité, de maintien de l’estime de soi ou de ressenti d’une puissance personnelle. Cela maintient dans la sécurité ; la non action étant plus rassurante que l’échec potentiel.

Notre connaissance étant insuffisante pour expliquer ce qui nous entoure, nous éprouvons cet irrésistible besoin de la compléter, de systématiser et finalement d’en dire et d’en croire plus que nous en savons.

Les raisons des croyances ne sont pas facilement observables. Il faut en général les reconstruire et non les observer. L’individu met alors en place des stratégies cognitives car il est constamment obligé de prendre des décisions, de faire face à des situations qui dépassent parfois par leurs complexités ses facultés d’entendement, ou de projection dans l’avenir. Bien que celles-ci soient indémontrables empiriquement, elles sont tout de même garanties par l’intensité subjective avec laquelle leur validité est ressentie. L’individu n’a pas conscience en général que ces croyances relèvent du seul fait de sa conviction intime. Il doit apprendre à les connaître et à les nuancer. Plusieurs de nos croyances les plus intimes tirent leur origine de notre subconscient et ont pris forme avant l’âge de 7 ans quand l’état malléable du cerveau nous permettait d’absorber des idées des autres.

Des études ont démontré que jusqu’à l’âge de 7 ans notre cerveau est dans un état hypnagogique ou onirique où l’esprit absorbe tout ce qu’il peut sur tout ce qui se trouve autour. Durant cette période de l’existence, nous sommes littéralement telles des éponges, passant nos journées à absorber de l’information sur le monde qui nous entoure, et ce, sans aucun filtre ni le moindre sens critique pour nous indiquer ce qui est approprié et ce qui ne l’est pas. Tout n’est alors qu’information à capter et enregistrer. Cela inclut les choses que nous identifierons plus tard comme bonnes ou mauvaises, les jugements et les préjugés, les préférences et les aversions, ainsi que les comportements des personnes qui nous entourent, tout particulièrement celles qui prennent soin de nous.

Nous sommes plongés dans les expériences des autres à un âge où nous ne faisons que les absorber sans aucun filtre ni aucun discernement à l’égard de tout ce dont nous nous imprégnons. Il n’est donc pas surprenant que les croyances des autres deviennent le fondement de ce que nous tenons pour vrai au sujet du monde et de nous-mêmes. À l’endroit en nous où nos croyances sont formulées, nous avons le souvenir précis de chaque point de vue auquel nous avons été exposés tôt dans notre vie, depuis les fois où quelqu’un nous a dit que nous pourrions être tout ce que nous souhaitions ardemment devenir, jusqu’à celles où quelqu’un a prétendu que nous ne ferions jamais rien de bon dans la vie. Il est facile de voir pourquoi les opinions des autres deviennent nos croyances. Parfois les croyances formées durant l’enfance perdurent toute notre vie, mais quelquefois nous trouvons de bonnes raisons de les changer. Ce n’est que lorsque l’on commence à comparer ce que nous savons avec ce que croient “les autres” que l’on découvre que de nombreuses manières de voir le monde existent.

D’après Gregg Braden, un auteur américain. Il écrit dans son ouvrage de “La guérison spontanée des croyances” que 90% de nos actions quotidiennes sont conditionnées par le réservoir d’informations que nous avons créé au cours des sept premières années de notre vie. Force-nous est de constater que la plupart d’entre nous ont acquis leurs habitudes subconscientes dans un environnement qui était loin d’être parfait. Certaines des croyances qui nous ont été inculquées ont mené à des façons positives d’aborder les épreuves de la vie. D’autres ont eu l’effet contraire. Cependant, nos croyances positives constituent rarement un problème. On n’entend jamais les gens se plaindre d’être trop heureux ou de bénéficier de trop de bonnes choses dans leur vie. Ce sont les croyances négatives qui engendrent des problèmes. Plus précisément, c’est notre perception qu’elles sont négatives qui peut devenir la véritable cause de nos plus grandes souffrances. Et c’est justement parce qu’elles sont subconscientes qu’il est souvent si difficile de discerner leur présence en nous.

Quelles sont les chances qu’en transformant les croyances destructrices de notre passé en croyances positives de guérison et de paix, nous puissions changer le monde d’aujourd’hui et celui de demain également ?

LES CROYANCES AIDANTES

Les guérisons spontanées

Nous savons depuis longtemps que les croyances peuvent déclencher une guérison spontanée. La controverse porte sur le fait que nous ignorons si ce sont les croyances qui sont responsables de la guérison ou si c’est ce qu’une personne éprouve par suite d’une croyance, qui déclenche le processus biologique menant à sa guérison. Bien que les médecins ne puissent expliquer précisément pourquoi certains patients s’auto-guérissent grâce à leurs croyances, la réalité de ce phénomène a été attestée un si grand nombre de fois que nous devons à tout le moins accepter qu’il y ait une réelle corrélation entre le fait que le corps se guérit lui-même et la croyance entretenue par le patient selon laquelle la guérison s’est effectivement produite

L’effet placebo

Aujourd’hui, le mot placebo est employé pour décrire toute forme de traitement dans lequel les patients sont amenés à croire qu’ils profitent d’une procédure bénéfique ou reçoivent un agent curatif, alors qu’en réalité on leur a donné un médicament ou un traitement n’ayant aucune propriété curative connue. Le placebo peut-être aussi simple qu’un comprimé de sucre ou une solution saline bien ordinaire ; ou encore aussi complexe qu’une chirurgie réelle durant laquelle aucun geste chirurgical n’est pratiqué. Pour vérifier l’efficacité de l’effet placebo, on peut leur faire subir une chirurgie complète, comprenant l’anesthésie, des incisions et des points de suture, mais sans que rien d’autre ne soit en fait ajouté, enlevé ni changé, sans traiter un quelconque organe ni enlever la moindre tumeur. Ce qui importe dans ces cas, c’est que les patients soient persuadés qu’une réelle intervention chirurgicale a eu lieu. En fonction de la confiance qu’ils ont envers leur médecin et la médecine moderne, ces gens croient fermement que le traitement prodigué va améliorer leur santé. En raison de cette croyance, leur corps réagit comme si un médicament leur avait été réellement administré ou comme s’ils avaient véritablement subi une chirurgie.

Les croyances positives peuvent aider l’être humain à guérir. Selon cette perspective, tant la guérison de nos corps, que notre succès en affaires, dans nos rapports avec les autres et dans notre carrière, mais aussi les échecs amoureux et la dissolution des familles, en fait, “tout” doit être considéré comme le reflet de nos croyances et du sens que nous accordons aux expériences de la vie.

Pour la plupart des gens, le fait de laisser entendre que les choses auxquelles ils croient en leur for intérieur peuvent avoir un quelconque effet sur leur corps représente une façon très différente de voir les choses. Cela exige d’eux de faire preuve d’une remarquable souplesse d’esprit. Et même pour les gens à l’aise avec l’idée d’un lien étroit entre le corps et l’esprit, il est carrément hors de question d’accepter l’idée que leurs croyances puissent avoir un effet au-delà de leur corps physique. Bien que les guérisons miraculeuses soient possibles et que les coïncidences « magiques » abondent dans notre existence, nous devons avoir l’esprit ouvert à leur égard et consentir à accepter qu’elles se produisent pour que nous puissions en bénéficier. Nous devons accepter le pouvoir des croyances pour être en mesure de l’exploiter dans notre vie. Nous avons besoin d’une raison pour croire en elles.

LA CROYANCE, CETTE EXPERIENCE PERSONNELLE PROPRE A CHACUN

Rappelons qu’une croyance est avant tout une expérience personnelle. Chaque individu a des croyances, mais l’expérience que chacun en fait est différente. Les croyances vont bien au-delà des pensées que nous avons à l’esprit. Elles ne se limitent pas à ce qu’une autre personne affirme être vrai par l’entremise d’un livre, d’un rituel, d’une pratique spirituelle ou d’une recherche scientifique. Une croyance est la conséquence de notre acceptation de ce dont nous avons été témoin, de ce que nous avons vécu ou de ce que nous connaissons intuitivement. Une croyance est un pouvoir personnel. Nos croyances recèlent tout le pouvoir dont nous avons besoin pour réaliser tous les changements que nous choisissons d’effectuer, comme celui d’ordonner un autre système immunitaire, de guérir notre corps ; ou encore, celui de cicatriser nos blessures les plus profondes, d’insuffler la vie dans nos plus grandes joies, et de littéralement créer notre réalité de tous les jours. Grâce à nos croyances, nous détenons une forte puissance, soit la faculté de changer délibérément notre vie, notre corps et notre monde. Et c’est grâce à cette nouvelle manière de penser de l’individu, grâce à son envie d’évolution, d’élévation à tous les niveaux de son existence ; c’est grâce à son envie de changement qu’un besoin et une demande d’être accompagné en thérapie se fait ressentir chez lui…


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