Les intelligences multiples…

… ou comment mieux comprendre et aider un enfant qui rencontre des difficultés d’apprentissage, que ce soit dans le contexte familial ou scolaire…

Notre système scolaire et notre société, d’une manière générale, s’appuient essentiellement sur deux intelligences :

L’intelligence verbale-linguistique et l’intelligence logique-mathématique. Si votre enfant est en déficit dans l’une ou l’autre de ces intelligences, cela pourra le mettre en difficulté à l’école ; revenons un peu en arrière…

Howard Earl Gardner, né le 11 juillet 1943 est un psychologue cognitiviste du développement américain, professeur de sciences de l’éducation à l’université Harvard, et professeur de neurosciences à l’Université de Boston.

Il est l’auteur de la théorie des intelligences multiples, ses travaux se répercutent principalement dans le milieu scolaire. Mr Howard Gardner a posé la question suivante : S’il existe une seule forme, une seule conception de l’intelligence alors qu’en est-il de l’intelligence des musiciens, des acrobates ? Il a étudié tout particulièrement les malades ayant subi des lésions cérébrales, et il en a conclu à l’existence d’un lien entre la localisation de la lésion et les capacités perdues ou diminuées. A la demande d’une fondation hollandaise, il s’est alors lancé dans des recherches sur le potentiel humain, qui l’ont conduit à redéfinir l’intelligence humaine : à savoir que nous n’avons pas une forme d’intelligence mais huit, que nous les possédons toutes et que nous pouvons les développer tout au long de notre vie.

Il est important de noter que Gardner a mené ses recherches en étudiant des centaines de personnes de toutes cultures et de toutes classes sociales. Il a également étudié le cas de personnes ayant des capacités exceptionnelles dans certains domaines, mais des capacités extrêmement limitées dans d’autres domaines.

Howard Gardner a redéfini radicalement le concept d’intelligence en lui attribuant trois composantes :

Composante 1 : L’ensemble de compétences qui permettent à un individu de résoudre des problèmes rencontrés dans la vie courante,

Quelles compétences me permettent de résoudre des problèmes de la vie courante ? Exemples : Faire un calcul, utiliser une technologie, travailler en équipe, réparer un objet…

Composante 2 : La capacité à créer un produit réel ou offrir un service qui a de la valeur dans une culture donnée,

Que suis-je capable de créer qui ait de la valeur ? Exemples : Fabriquer un objet, soigner quelqu’un, manager une équipe…

Composante 3 : La capacité à se poser des problèmes et à trouver des solutions à ces problèmes, permettant en particulier à un individu d’acquérir de nouvelles connaissances,

Dans quels domaines ai-je l’habitude ou l’envie de me questionner et de chercher des réponses afin d’acquérir de nouvelles connaissances ?…

Changement de regard :

Cette nouvelle vision de l’intelligence nous invite, en tant que parent, à un changement de regard à la fois sur nos propres capacités et sur celles de notre enfant.

Un enfant qui rencontre des difficultés d’apprentissage, que ce soit dans le contexte familial ou scolaire, pourra évoluer durant toute sa vie, à condition qu’il soit accompagné plutôt qu’enfermé dans ses difficultés. De même, un enfant qui semble avoir de bonnes capacités d’apprentissage devra être correctement accompagné afin de lui permettre de développer toutes ses intelligences.

Notre système scolaire et notre société, d’une manière générale, s’appuient essentiellement sur deux intelligences :

L’intelligence verbale-linguistique et l’intelligence logique-mathématique. Si votre enfant est en déficit dans l’une ou l’autre de ces intelligences, cela pourra le mettre en difficulté à l’école, car le système scolaire enseigne et évalue essentiellement selon ces deux intelligences. Et généralement, un enfant qui rencontre des difficultés scolaires présente des lacunes dans les intelligences verbale-linguistique et/ou logique-mathématique. La méthode classique consistant alors à tenter de combler ses lacunes en lui donnant plus de travail, plus de révisions et d’exercices dans les domaines où il peine… et ce travail supplémentaire, qui est éprouvant pour lui, s’avère en général peu efficace si vous utilisez les mêmes canaux d’apprentissage, en faisant toujours appel aux mêmes intelligences.

Mieux vaut au contraire s’appuyer sur les intelligences fortes de l’enfant, ce qui revient à lui parler dans un langage qu’il comprend. Cela demande généralement un effort de créativité pour l’adulte mais cela génèrera chez lui plaisir et motivation pour apprendre.

Exemples : Mettre une leçon en musique pour s’appuyer sur l’intelligence musicale-rythmique ; raconter à quelqu’un ce qu’on vient de lire, pour s’appuyer sur l’intelligence interpersonnelle ; mettre en scène des notions à apprendre pour s’appuyer sur l’intelligence corporelle-kinesthésique ; dessiner ce qu’on a compris, pour s’appuyer sur l’intelligence visuelle-spatiale…

Il n’y a pas de hiérarchie entre les intelligences, elles sont toutes aussi importantes les unes que les autres. C’est le fait de développer l’ensemble de ses intelligences de manière harmonieuse qui importe, même si chacun aura des dominantes ou des préférences.

Les tests de QI

S’il vous semble que votre enfant s’ennuie en classe, car ce qu’il apprend est trop facile, ou si au contraire, il est en difficulté, car c’est trop difficile, on vous fera sans doute la proposition de « le faire tester » :

L’approche psychométrique :

Le psychologue et pédagogue a mis au point les premiers tests de quotient intellectuel (QI) au tout début du 20ème siècle. Il s’appuyait sur l’idée que l’on peut quantifier l’intelligence. « L’intelligence, c’est ce que mesurent mes tests » expliquait-il… Initialement ce modèle permettait d’orienter les enfants à l’école vers l’enseignement général ou l’enseignement professionnel. Il était contextuel à l’enseignement, aux enfants et aux enseignants. Or il a été vulgarisé au quotidien, en entreprise, dans la vie de tous les jours pour tous.

Ces tests ont évolué depuis Alfred Binet et les chercheurs continuent de faire évoluer. Ils ont été mis au point au milieu du 20ème siècle par un psychologue américain, David Wechsler, et continuent d’être réajustés régulièrement. Ils mesurent l’intelligence verbale, en particulier le vocabulaire et la compréhension, le raisonnement et les capacités logiques.

Les tests pratiqués peuvent donner une idée du parcours scolaire de l’enfant mais ils ne peuvent livrer une vision générale de ce que sera sa vie future.

La théorie de l’intelligence multiple de Mr Howard Gardner  identifie diverses formes de talents humains, tous présents en chacun de nous à doses diverses.

Voyons maintenant quelles sont ces 8 formes d’intelligences:

L’intelligence corporelle-kinesthésique : être habile de ses mains, être sensible au toucher. Capacité à utiliser son corps. On stimule cette forme d’intelligence par l’utilisation corporelle, à savoir, à travers le mouvement : pratique de la danse, du mime, exemple : Charlie Chaplin…

L’intelligence Naturaliste : être sensible à la nature, la connaître, la comprendre, l’explorer : observer, classer, organiser les éléments. Capacité à utiliser les connaissances de l’environnement naturel. On stimule cette forme d’intelligence par des temps de concentration personnel, interaction entre la nature et le vivant ; tout ce qui a attrait aux perceptions, tenir un journal de bord. Les enfants peuvent être en vrai souffrance de ne pas être au contact d’animaux par ex…

L’intelligence musicale-rythmique : (permet un accès direct aux émotions) : être sensible aux sons, aux structures rythmiques et musicales, aux mélodies, aux sonorités. Capacité de penser en rythme et en mélodies : fredonner, tapoter, vivre en rythme. On stimule cette forme d’intelligence en transposant les informations sous forme de musique. On peut écouter différentes sortes de musiques pour changer d’humeur, on peut apprendre en chantant, (ex : les devoirs : une leçon à apprendre peut être transformée en chanson)…

L’intelligence visuelle-spatiale : se créer des images mentales, avoir une bonne vision dans l’espace, être sensible aux couleurs et à l’harmonie visuelle. Capacité de penser en images, de schématiser. On stimule cette forme d’intelligence en dessinant ce que l’on pense, ce que l’on veut. On visualise la réussite d’une tâche, on utilise des images pour apprendre.

L’intelligence verbale-linguistique : mettre sa pensée en mots, s’avoir s’exprimer. Capacité à être à l’aise avec le langage et les mots, à jouer avec eux, lire, raconter. Tout passe par les mots. Cette forme d’intelligence se combine avec toutes les autres, elle aide à la structuration des autres formes. On stimule cette forme d’intelligence en écrivant une histoire, en mimant des histoires, en jouant avec les mots, en créant des slogans, on décrit à voix haute.

L’intelligence logique-mathématique : raisonner de manière logique, être à l’aise avec les nombres et le calcul. Capacité à la manipulation des nombres, à l’interprétation des quantités, à l’analyse logique. Quantifier, analyser. On stimule cette forme d’intelligence en faisant des jeux de logique, en faisant des analogies par des formules mathématiques.

L’intelligence interpersonnelle : entrer en relation avec les autres. Capacité de comprendre les autres à un haut niveau, comprendre leurs émotions, leurs sentiments. Comprendre les comportements sociaux et savoir s’adapter dans un groupe, savoir travailler en équipe. Intelligence de la relation. Empathie, intuition. On stimule cette forme d’intelligence par le travail en équipe, les jeux collectifs.

L’intelligence intrapersonnelle : se connaitre, être capable d’apprendre de ses expériences (qu’elles soient des réussites ou des échecs). Capacité à avoir une bonne connaissance de soi, à s’analyser soi-même, à se remettre en question, à être conscient de ses émotions et propres limites : travail de développement personnel. On stimule cette forme d’intelligence par la pratique de la méditation, en provoquant des moments d’introspection sur soi, en s’observant dans l’action.


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